Hadiths An Nawawi
 

 

 
 

  Charh des 40 Hadîth de l'Imâm An-Nawâwî Par Shaykh Al-'Uthaymîn


6 - Le licite et l'illicite.
 
Le sixième Hadîth

                                          الحديث الثالث 

 

عَنْ أَبِي عَبْدِ الله النَّعْمَانِ بْنِ بَشِيرٍ رَضِيَ الله عَنْهُمَا قَالَ : سَمِعْتُ رَسُولَ الله ( صَلَّى الله عَلَيْهِ وَ سَلَّمْ ) يَقُولُ :

إِنَ الْخَلَالَ بَيّنٌ , وَ إِنَّ الْحَرَامَ بَيّنٌ , وَ بَيْنَهُمَا أُمُورُُ مُشْتَبِهَاتٌ لَا يَعْلَمُهُنّ كَثِيرٌ مِنَ النَّاسِ , فَمَنِ اتَّقَى الشُّبُهَاتِ , فَقَدِ اسْتَبْرَأَ لِدِينِهِ وَ عِرْضِهْ , وَ مَنْ وَقَعَ فِي الشُّبُهَاتِ وَقَعَ فِي الْحَرَامِ , كَالرَّاعِي يَرْعَى حَوْلَ الْحَمَى يُوشِكُ أَنْ يَرْتَعَ فِيهِ , أَلا وَإِنَّ حِمَى الله مَحَارِمُهُ , أَلا وَإِنَّ فِي الْجَسَدِ مُضْغَةً إِذَا صَلَحَتْ صَلَحَ الْجَسَدُ كُلُّهُ , وَ إِذَا فَسَدَتْ فَسَدَ الْجَسَدُ كُلُّهُ أَلا وَ هِيَ الْقَلْبُ .

( رَوَاهُ الْبُخَارِيُّ وَ مُسْلِمٌ )

 

 

Abû ‘abd Allah an-Nu’mân ibn Bashîr - رضي الله عنه - a dit :
J’ai entendu l’Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - dire :

« Les choses licites sont bien évidentes et les choses illicites sont bien évidentes. Entre les deux, il y a des choses équivoques que beaucoup de gens ignorent. Ainsi quiconque se met à l’abri des choses équivoques, préserve sa religion et son honneur. Et quiconque s’est laissé tomber dans les choses équivoques tombera dans les choses illicites, comme le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé, risquant à tout moment de l’empiéter. Or, chaque souverain a un domaine réservé : celui de Dieu est l’ensemble de Ses interdits. N’est-ce pas qu’il y a dans le corps humain un morceau de chair –mudgha- qui, s’il est bon, tout le corps le sera et s’il est corrompu, tout le corps le sera ? N’est-ce pas que c’est le cœur ? ».1

__________________
1 Unanimement accordé, rapporté par al Bukhâri (n°52), Muslim (n°1599), Abû Dâwûd (n°3329), at-Tirmidhî (n°1205), an-Nasâ’î (7/241)

Commentaire


Le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a classifié les choses dans ce Hadîth selon trois catégories :

- La catégorie des choses licites évidentes et sans ambiguïté, comme par exemple l’autorisation de manger la bête du troupeau.

- La catégorie des choses illicites de façon évidente et sans ambiguïté, comme par exemple l’interdiction du vin.

- La troisième catégorie est celle des choses équivoques qui laissent le jugement hésitant : font-elles partie du domaine du licite ou du domaine de l’illicite ? Beaucoup de gens ignorent le statut de ces deux choses, sinon il est connu chez d’autres.

S’agissant de cette catégorie, l’Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - a souligné qu’éviter ces choses-là relève de la piété scrupuleuse, il a dit : « Ainsi quiconque se met à l’abri des choses équivoques, préserve sa religion et son honneur » ceci dit, il préserve sa religion pour ce qui est entre Dieu et lui et préserve son honneur pour ce qui est entre les gens et lui, afin qu’ils ne racontent pas qu’untel est tombé dans l’illicite, du fait qu’ils en connaissent le statut, alors qu’à ses yeux la chose prête à confusion.

Puis le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a cité en parabole le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé qui, puisqu’il ne sert pas de pâture, est généralement riche en herbes, ce qui attire les bêtes à aller paître dedans : « comme le berger qui fait paître son troupeau autour d’un enclos réservé, risquant à tout moment de l’empiéter », puis le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Or chaque souverain a un domaine réservé » car d’habitude les rois protègent une partie de leur terre pour y laisser pousser de l’herbe en abondance.

« Celui de Dieu est l’ensemble de Ses interdits » : Tout ce que Dieu a rendu illicite rentre dans Son domaine réservé, car il a interdit de tomber dedans.

Puis le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a montré que dans le corps il y a une mudgha c’est-à-dire un morceau de viande aussi grand que le mangeur est capable de mâcher. Quand ce morceau est sain tout le corps est sain, il a expliqué ceci en disant : « N’est-ce pas le cœur ? », allusion au fait qu’il incombe à l’homme de contrôler ce qu’il y a dans son cœur comme passions qui risquent de l’emporter jusqu’à le faire tomber dans des choses équivoques et ensuite dans des choses carrément illicites.

Leçons tirées de ce Hadith


- Dans la loi islamique, le licite et l’illicite sont clairs, quant aux choses équivoques, peu de gens les connaissent.

- Quand l’homme ne sait pas si une chose est licite ou illicite, il vaut mieux qu’il l’évite, il ne la fait que quand il est sûr qu’elle est licite.

- Quand l’homme tombe dans les choses équivoques, il risque avec le temps de tomber sans se gêner dans les choses clairement illicites. A force de commettre les choses équivoques, l’âme de l’homme le pousse à commettre les choses dans l’illicéités est évidente, ce qui le fera tomber dans la perdition.

- Il est permis de citer des exemples pour rendre explicite une chose abstraite par la citation d’une chose concrète, car la comparaison entre ce qui est intelligible et ce qui est matériel facilite la compréhension.

- Le bon enseignement de l’Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - en citant des exemples et en les expliquant par la suite.

- La plaque tournante de la bonté et de la mauvaiseté [de l’homme] est le cœur. De ce fait, à l’homme d’entretenir constamment son cœur jusqu’à le mettre sur le chemin de rectitude.

- La corruption de l’aspect extérieur de l’homme est un indicatif de la corruption de son intérieur, le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a en effet dit : « s’il est bon, tout le corps le sera et s’il est corrompu, tout le corps le sera ».

اللهم صل على سيدنا محمد عبدك و نبيك و رسولك النبي الأمي و على اله و صحبه سلم تسليما


Biographie succincte

Abû ‘abd Allah an-Nu’mân ibn Bashîr
- رضي الله عنه -
Narrateur du hadîth 6

 

Il naquit quatorze mois après l’Hégire. Il fut le premier nourrisson ançârîte à naître après l’émigration des Musulmans de La Mecque à Médine. Son père et sa mère étaient également des Compagnons du Prophète - صلى الله عليه و سلم -

Lorsque l’Envoyé de Dieu - صلى الله عليه و سلم - mourut, il avait huit ans. Il s’installa au Châm. Mu’âwiyya - صلى الله عليه و سلم - le désigna comme gouverneur de Hims (Syrie). Et lorsque Yazîd succéda à son père au califat, il le maintint à ce poste. An-Nu’mân était un homme généreux et poète.

Il fut tué, en l’an 56 de l’Hégire, dans un des villages de Hims, parce qu’il appelé les gens à prêter serment d’allégeance à ‘Abd Allâh Ibn az-Zubayr. Al Bukhârî a rapporté de lui six hadîths. On trouve dans les livres de Hadîths 114 hadîths provenant de lui.




Commentaire sur les quarante hadiths 
de l'Imam An-Nawawi
Commentaire sur les quarante hadiths de l'Imam An-Nawawi

 

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