يا عبادي !
إنكم لن تبلغوا ضري فتضروني ، ولن تبلغوا نفعي فتنفعوني .
يا عبادي !
لو أن أولكمم وآخركم وإنسكم وجنكم كانوا على أتقي قلب رجل واحد
منكم ، ما
زاد ذلك في ملكي شيئًا .
يا عبادي !
لو أن أولكم وأخركم وإنسكم وجنكم كانوا علي أفجر قلب رجل واحد
منكم ، ما نقص ذلك من ملكي شيئًا .
يا عبادي !
لو أن أولكم وأخركم وإنسكم وجنكم قاموا في صعيد واحد ، فسألوني ،
فأعطيت كل واحد مسألته ، ما نقص ذلك مما عندي إلا كما
ينقص المخيط إذا أدخل
البحر .
يا عبادي !
إنما هي أعمالكم أحصيها لكم ، ثم أوفيكم إياها ؛ فمن وجد خيرًا
فليحمد الله
، ومن وجد غير ذلك فلا يلومن إلا نفسه .
( رواه مسلم )
Abû Dharr - رضي الله عنه - a dit :
Relatant les paroles de son Seigneur - تعالى -, le Prophète -
صلى الله عليه و سلم - ) a dit :
« Ô Mes serviteurs, Je me suis interdis
l’injustice [ Zoulm ] à Moi-même et je l’ai rendue
interdite entre vous : Ne soyez donc pas injustes les uns avec
les autres.
Ô Mes serviteurs, vous êtes tous dans l’égarement à l’exception de ceux que J’ai
mis sur la bonne voie. Demandez-Moi donc de vous mettre sur la bonne voie [
Houda ] et Je le ferai.
Ô Mes serviteurs, vous êtes tous affamés à l’exception de ceux à qui J’ai donné
leur nourriture. Demandez-Moi donc votre nourriture et Je vous la donnerai.
Ô Mes serviteurs, vous êtes tous nus à l’exception de ceux que J’ai vêtu.
Demandez-Moi de vous vêtir et Je le ferai.
Ô Mes serviteurs, vous commettez des fautes la nuit et le jour, et c’est Moi qui
pardonne toutes les fautes. Demandez Mon pardon et Je vous la donnerai.
Ô Mes serviteurs, vous ne sauriez réussir à me faire du tort : vous n’y
parviendrai pas. Vous ne sauriez réussir à me rendre service : vous n’y
parviendrez pas.
Ô Mes serviteurs, si les premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et
les djinns parmi vous avaient dans le cœur, toute la piété [ Taqwa ] de
plus pieux d’entre vous, cela n’ajouterai rien à Mon Royaume.
Ô Mes serviteurs, si les premiers et les derniers d’entre vous , si les hommes
et les djinns parmi vous avaient dans le cœur, toute l’impiété [ Foujour
] de plus impie parmi vous, cela ne diminuerait en rien Mon Royaume.
Ô Mes serviteurs, si les premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et
les djinns parmi vous, se tenaient tous sur une même terre, si tous me
demandaient quelque faveur et si Je la donnais à tous ceux qui la demandent,
cela ne diminuerait en rien ce que J’ai, pas plus que la mère dans laquelle on
plonge une aiguille n’est diminuée de cela.
Ô Mes serviteurs, pour ce qui est de vos actions, Je me borne à vous les compter
puis à vous les faire payer. Que celui qui trouve le bien adresse ses louanges à
Allah, mais que celui qui trouve autre chose ne s’en prenne qu’à Lui-même ».
1
_________________________
1 { Hadith sahih, rapporté par Muslim (4/1994) (n°2577)
Commentaire
Ce Hadith – et ses semblables- est appelé Hadith
qoudsi1, le Prophète - صلى الله عليه و سلم - rapporte
qu’Allah - تعالى - a dit :
« Ô Mes serviteurs, Je me suis interdis l’injustice à
Moi-même et Je l’ai rendue interdite entre vous » : Allah - تعالى - a
montré dans ce Hadith qu’Il s’est interdit l’injustice à Lui-même. Il n’est
injuste envers personne ni par l’ajout d’une mauvaise action, ni par la
diminution d’une bonne action. Il a dit dans al Qur’an :
{ …tandis que celui qui aura
effectué des œuvres salutaires, tout en étant croyant, n’aura à craindre ni
iniquité ni préjudice }. 2
« Si je l’ai rendu interdite entre
vous », c’est-à-dire qu’Allah a rendu l’injustice interdite entre Ses
serviteurs, il est interdit qu’ils soient injustes les un envers les autres.
« Ô Mes serviteurs, vous êtes tous dans
l’égarement à l’exception de ceux que J’ai mis sur la bonne voie. Demandez-Moi
donc de vous mettre sur la bonne voie » : Tous les hommes sont dans
l’égarement s’agissant de la science et de l’acte, à l’exception de ceux
qu’Allah a mis sur la bonne voie. Puisque c’est ainsi, nous devons demander à
Allah de nous mettre sur la bonne voie, Allah a en effet dit :
« Demandez-Moi donc de vous mettre sur la bonne voie et Je
le ferai »
Cette mise sur la bonne voie se présente sous 2 aspects :
- Une mise sur la bonne voie par Allah en nous apprenant la science [
hidâyatou-l ‘ilm ]
- Une mise sur la bonne voie par Allah en nous permettant de réussir à adopter
cette voie [ hidâyatou tawfiq ]
« Ô Mes serviteurs, vous êtes tous
affamés à l’exception de ceux à qui J’ai donné leur nourriture. Demandez-Moi
donc votre nourriture et Je vous la donnerai. » : Allah - تعالى - a
indiqué que tous les serviteurs sont affamés sauf ceux à qui Il a donné la
nourriture, puis Il a appelé Ses serviteurs à Lui demander leur nourriture pour
qu’Il la leur donne, car c’est Lui qui fait sortir les grains et gonfle les pis
des bêtes laitières, IL a dit :
{ Avez-vous idée de ce que
vous labourez ? Est-ce vous qui cultivez, ou si c’est Nous le cultivateur ? Si
Nous voulions, Nous n’en aurions fait que déchets, et vous passeriez le temps en
regrets }. 3
« Ô Mes serviteurs, vous êtes tous nus à
l’exception de ceux que J’ai vêtu. Demandez-Moi de vous vêtir et Je le ferai »
: Les vêtements que portent les fils d’Adam font partie de ce qu’Allah a fait
sortir de la terre. S’Il voulait, cela ne serait pas facile.
« Ô Mes serviteurs, vous commettez
des fautes la nuit et le jour, et c’est Moi qui pardonne toutes les fautes.
Demandez Mon pardon et Je vous la donnerai. » Ceci est semblable à ce
qu’a dit le Prophète - صلى الله عليه و سلم - dans un Hadith sahih :
« Tout être humain commet des fautes, les meilleurs
d’entre ceux qui commettent des fautes sont les enclins au repentir »4.
Les gens commettent en effet des fautes, nuit et jour, ceci dit, ils
contreviennent à l’ordre d’Allah et de Son Envoyé - صلى الله عليه و سلم - en
commettant quelque chose qui est interdite ou en abandonnant quelque chose
qui est obligatoire. Mais la faute a un remède – on ne cessera de louer
Allah- qui réside dans Ses paroles :
« Demandez Mon pardon et Je vous le donnerai ». Le
terme (arabe) [ Maghfira ] ( traduit par pardon ) signifie le fait de
couvrir la faute et passer dessus.
« Ô Mes serviteurs, vous ne sauriez
réussir à me faire du tort : vous n’y parviendrai pas. Vous ne sauriez
réussir à me rendre service : vous n’y parviendrez pas. »
Allah - تعالى - est suffisamment riche pour se passer des univers. Si tous
les habitants de la terre mécroient, ils ne nuiront en rien à Allah, et si
tous les habitants de la terre embrasse la foi, ils ne seront en rien utile
à Allah, Il est suffisamment riche par Sen Essence pour se passer de
l’ensemble de Ses créatures.
« Ô Mes serviteurs, si les premiers
et les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous avaient
dans le cœur, toute la piété [ Taqwa ] de plus pieux d’entre vous,
cela n’ajouterai rien à Mon Royaume. » : En effet, l’obéissance de
l’obéissant est utile à lui-même. Allah - تعالى - ne tire pas avantage
d’elle car Il est suffisamment riche pour se passer d’elle. Si les hommes et
les djinns se trouvaient avoir le cœur le plus pieux d’un seul homme parmi
eux, cela n’accroîtra en rien la Royauté d’Allah - تعالى -
« Ô Mes serviteurs, si les premiers et
les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous avaient dans
le cœur, toute l’impiété [ Foujour ] de plus impie parmi vous, cela ne
diminuerait en rien Mon Royaume. »
Cela parce qu’Allah - تعالى - est suffisamment riche pour se passer de nous. Si
donc les homes et les djinns se trouvaient avoir le cœur le plus dépravé d’un
seul homme parmi eux, cela ne diminuerait en rien la royauté d’Allah- تعالى -
« Ô Mes serviteurs, si les premiers et
les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous, se tenaient
tous sur une même terre, si tous me demandaient quelque faveur et si Je la
donnais à tous ceux qui la demandent, cela ne diminuerait en rien ce que J’ai,
pas plus que la mère dans laquelle on plonge une aiguille n’est diminuée de
cela. »
Cela en raison de la perfection de Sa générosité, de Sa prodigalité et de
l’immensité de ce qu’IL a. S’il donnait à chaque personne ce qu’il Lui demande,
cela ne diminuerait en rien ce qu’IL a chez Lui, et Ses paroles :
« pas plus que la mer dans laquelle on plonge une aiguille
n’est diminuée pour cela »
vont dans le sens de l’affirmation de la non-diminution, car il est clair que
quand on plonge une aiguille dans la mer et qu’on la retire, elle ne la diminue
en rien, le peu d’humilité qui a touché l’aiguille est insignifiant.
« Ô Mes serviteurs, pour ce qui est de
vos actions, Je me borne à vous les compter puis à vous les faire payer. Que
celui qui trouve le bien adresse ses louanges à Allah, mais que celui qui trouve
autre chose ne s’en prenne qu’à Lui-même ». Bien mieux, Allah - تعالى -
rétribut pour une bonne action du décuple, voire du centuple, elle peut même
être multipliée par plusieurs fois. Quant à la mauvaise action, sa rétribution
l‘égalera en mauvaiseté. Allah peut même aller jusqu’à pardonner et effacer
quand il s’agit d’un péché moins grave que l’associationnisme [ Chirk ].
_________________________
1 { Hadith Quodsi ou Hadith Divin : c’est un
hadith où Allah parle en s’adressant directement au Prophète - صلى الله عليه و
سلم - ou à ses serviteurs comme Il faisait souvent dans al Qur’an }. 2 { Qur’an,[20/112] }. 3 { Qur’an,[56/63-65] }. 4 { Hadith rapporté par at-Tirmidhi (n°2499), Ibn Mâja
(n°4251), qualifié de beau [ hasan ] par al Albâni dans « sahih al
jami » (4515) }.
Leçons tirées de ce
Hadith
- Il y a des récits que rapporte textuellement le
Prophète - صلى الله عليه و سلم - de son Seigneur, c’est ce qu’on appelle
Hadith Divins [ Qoudousi ].
- Allah - تعالى - s’est interdit l’injustice à Lui-même en
raison de la perfection de Sa justice, sinon Il est capable de priver le
bel-agissant de ses belles actions et d’ajouter au fauteur du mal plus mauvaises
actions, mais du fait de la perfection de Sa justice, Il s’est interdit
l’injustice à Lui-même.
- L’injustice est interdite entre nous. Le Prophète - صلى
الله عليه و سلم - a montré que l’injustice peut toucher le sang, les biens et
l’honneur, il a dit à Mina le jour de la fête :
« Votre sang, vos biens, et votre honneur sont sacrés
comme est sacré ce jour-ci ( le jour du sacrifice), dans votre cité-ci ( La
Mecque ), en votre mois-ci ( Dhou-l Hijja ) ».1
- A la base, l’homme est égaré et ignorant, le Très-Haut a en
effet dit :
{ Allah vous a fait sortir
du sein de votre mère, dénuées de tout savoir ». 2 ;
Et Il a dit [ dans ce hadith ] :
« Ô Mes serviteurs, vous êtes tous dans l’égarement à
l’exception de ceux que J’ai mis sur la bonne voie. Demandez-Moi donc de vous
mettre sur la bonne voie [ houda ] et Je le ferai ».
- Tous les serviteurs sont affamés, sauf ceux à qui Allah a
donné leur nourriture. De cette leçon s’ensuit que l’homme doit adresser ses
demandes à Allah et qu’il doit se suffire de cela pour se pour se passer de
demander les serviteurs d’Allah, pour cela Il a dit : « Demandez-Moi donc votre
nourriture et Je vous la donnerai »
- Les gens sont tous nus à l’exception de ceux qu’Allah -
تعالى - a vêtu et leur a facilité le moyen de s’acquérir le vêtement.
« Demandez-Moi, dit-il, de vous vêtir et Je le ferai ».
Il a cité le vêtement après la nourriture car cette dernière est une couverture
intérieure et le vêtement est une couverture extérieure.
- Les fils d’Adam commettent beaucoup de
fautes, nuit et jour, mais aux fautes fait face le pardon
d’Allah - تعالى - a en effet fit :
{ Ô Mes serviteurs, vous qui
tellement fûtes outranciers contre vous-même, ne désespérez pas
de la miséricorde d’Allah. Allah est indulgent aux fautes,
pour tous }. 3
De cette leçon s’en suit que l’homme doit connaître sa valeur, à
chaque fois qu’il commet une faute, il doit demander pardon à
Allah - تعالى - )
- Allah - تعالى - pardonne les fautes bien qu’elles soient en
grand nombre si l’homme demande pardon à son Seigneur, il a dit :
« Demandez-Moi pardon et Je vous le donnerai ».
- « Ô Mes serviteurs, vous ne
sauriez réussir à me faire du tort : vous n’y parviendrai pas. Vous ne sauriez
réussir à me rendre service : vous n’y parviendrez pas. »
Cela parce qu’Allah - تعالى - n’a pas besoin de Ses créatures. Parmi Ses noms «
Le Tout-Puissant » ce qui signifie que Sa puissance l’élève au-dessus de toute
atteinte par un mal quelconque, Il est aussi le Suffisant-à-Soi, le Digne de
Louange, ce n’est pas la peine de chercher à Lui être utile, de même personne ne
peut parvenir à Lui faire du mal et ce, en raison de la perfection et de Sa
richesse.
- « Ô Mes serviteurs, si les
premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous
avaient dans le cœur, toute la piété [ Taqwa ] de plus pieux d’entre
vous, cela n’ajouterai rien à Mon Royaume » : Si tous les hommes et les
djinns se trouvaient avoir le cœur le plus pieux d’un seul individu parmi eux,
cela n’accroîtrait la royauté d’Allah en rien, car Allah est suffisamment riche
pour se passer d’eux.
- « Ô Mes serviteurs, si les
premiers et les derniers d’entre vous, si les hommes et les djinns parmi vous
avaient dans le cœur, toute l’impiété [ Foujour ] de plus simple parmi
vous, cela ne diminuerait en rien à Mon royaume »
cela en raison de la perfection de Sa richesse, désormais l’obéissance
des obéissants ne lui est d’aucune utilité et la désobéissance des désobéissants
ne Lui nuira en rien. Ce qui est visé par ces deux derniers passages d’Allah -
تعالى - et l’éloignement des péchés.
- « Ô Mes serviteurs, si les
premiers et derniers d’entre vous si les hommes et les djinns parmi vous, se
tenaient tous sur une même terre, si tous me demandaient quelque faveur et si Je
la donnais à tous ceux qui la demandent, cela ne diminuerait en rien ce que
J’ai, pas plus de la mer dans laquelle on plonge une aiguille n’est diminuée
pour cela » Cela en raison de la perfection de Sa richesse, Il est
immense en richesse et en générosité.
- « Ô Mes serviteurs, pour ce qui
est de vos actions, Je me borne à vous les compter puis à vous les faire payer.
Que celui qui trouve le bien adresse ses louanges à Allah, mais que celui qui
trouve autre chose ne s’en prenne qu’à Lui-même ». On déduit de ce
passage l’incitation de l’homme à l’accomplissement des œuvres salutaires pour
qu’il trouve dans l’au-delà le bien. Comme leçon aussi, est qu’Allah - تعالى -
ne commet aucune injustice envers les gens. Le pécheur, quant à lui, s’en
prendra à lui-même au jour où le reproche et le regret ne seront d’aucune
utilité.
1 { Unaniment accordé, rapporté par al-Boukhârî
(n°1741), Muslim (n°1218) } 2 { Qur’ân [16/78] }. 3 { Qur’ân,[39/53] }.
اللهم صل على سيدنا محمد عبدك و نبيك و رسولك النبي الأمي و على اله و صحبه سلم
تسليما
Biographie succincte
Jundub Ibn Junâda
Soufyân Ibn 'Abid ( Abû Dharr )
- رضي الله عنه -
Narrateur des
Hadith 18, 24 et 25
De la tribu des Banû Ghiffâr très tôt à
l’Islam. Il fut rapporté qu’il a dit :
« J’ai été la cinquième personne à embrasser l’islam. »
Sa sincérité était citée en exemple. Il fut le premier à saluer
l’Envoyé d’Allah - صلى الله عليه و سلم - selon la formule
consacrée par l’Islam
Il mourut à Rabdha en l’an 32 de l’Hégire. On trouve dans les recueils
de Hadith 281 Hadith provenant de lui.